Traitement de la récidive
Les options de traitement d’une récidive comprennent :
- l’utilisation d’agents chimiothérapeutiques;
- l'utilisation d'autres médicaments comme les inhibiteurs de la PARP ou les anti-angiogeniques;
- la réduction tumorale secondaire (intervention chirurgicale lors d’une récidive de cancer).
Déclaration de principe de la GOC concernant :
Tout un éventail de médicaments ciblant la formation de vaisseaux sanguins (p. ex. inhibiteurs du VEGF et de l’angiotensine 1 et 2) ont montré un certain effet. La GOC aimerait que ces médicaments soient rendus disponibles comme options de traitement, étant donné qu’ils présentent des avantages qui vont au-delà de ceux que procure le recours à un traitement standard de chimiothérapie. Ces médicaments ne constituent pas un remède; cependant, ils montrent une importante capacité de prolongement de la durée de la période de rémission, et la plupart des effets indésirables qui les accompagnent sont gérables. La plupart des données relatives à leurs effets proviennent d’études dans le cadre desquelles ces médicaments ont été combinés à la chimiothérapie ou ont été administrés à titre de thérapie d’entretien à la suite d’un traitement de chimiothérapie. Il existe plus de données probantes relatives au bevacizumab qu’aux autres médicaments. Les membres de la GOC sont en faveur de l’utilisation du bevacizumab de concert avec la chimiothérapie dans les cas où le cancer est réfractaire au traitement (réapparition du cancer dans les six mois suivant le traitement). Il n’existe pas de données de haut niveau en ce qui concerne l’utilisation de ces médicaments comme agent unique de traitement, ce qui pourrait être une autre possibilité.
Déclaration de principe complète de la GOC concernant l’utilisation de traitements anti-angiogéniques contre le carcinome épithélial de l’ovaire
L’utilisation d’inhibiteurs de la PARP a été abordée dans le cadre de l’assemblée de la GOC de décembre 2014. Le consensus universel était que les inhibiteurs de la PARP constitueraient une option de traitement utile pour les femmes porteuses d’une mutation du gène BRCA et présentant un cancer épithélial de l’ovaire récurrent sensible au platine. Cette famille de médicaments représente une avancée sur le plan du traitement. Plus important encore, un petit sous-groupe de patientes traitées à l’aide d’un inhibiteur de la PARP ont montré des périodes de rémission / de bienfait étonnamment longues auxquelles on ne s’attendrait pas avec une chimiothérapie standard. Depuis cette assemblée, tant la
Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et l’Agence européenne des médicaments (EMA) ont approuvé l’utilisation de l’inhibiteur PARP olaparib. La FDA en a approuvé l’utilisation à titre de thérapie à agent unique, alors que l’EMA en a approuvé l’utilisation à titre de thérapie d’entretien pour les femmes présentant un cancer de l’ovaire récurrent sensible au platine et une mutation du gène BRCA, et qui ont réagi positivement à leur plus récent traitement de chimiothérapie. Les membres de la GOC n’ont pas encore établi clairement la façon la plus efficace d’utiliser les inhibiteurs de la PARP. Il existe de multiples études qui arriveront à leur terme sous peu, et qui fourniront davantage de renseignements à ce sujet. Parmi les questions importantes auxquelles nous n’avons toujours pas de réponses, mentionnons : 1) est-ce que des patientes ne présentant aucune mutation héréditaire du gène BRCA pourraient elles aussi tirer des bienfaits de ce traitement, et 2) serait-il plus efficace d’utiliser les médicaments en tant que solution de rechange à un traitement standard de chimiothérapie plutôt qu’en tant que thérapie d’entretien suivant un traitement standard de chimiothérapie.
Déclaration de principe complète de la GOC concernant l’utilisation d’inhibiteurs de la PARP pour le traitement du cancer séreux de l’ovaire peu différencié récurrent
Voici quelques éléments dont il faut tenir compte au sujet du traitement dans un cas de récidive :
- Le temps écoulé entre la fin de la première série de traitements et la récidive (appelé survie sans progression).
- Si le cancer réapparaît moins de 6 mois après le traitement standard au Taxol et au carboplatine, il est probable que le carboplatine n’a pas été efficace (c’est ce qu’on appelle la résistance aux sels de platine) et que des solutions de remplacement seront nécessaires pour traiter la récidive.
- Si un délai de six à douze mois s’est écoulé entre la fin des traitements et la récidive, on peut envisager à nouveau l’utilisation de sels de platine.
- Si le délai est supérieur à douze mois, il est fort probable que des sels de platine seront prescrits à nouveau. Les sels de platine sont généralement le premier choix; s’il survient une nouvelle récidive (3e ou 4e), plusieurs solutions sont alors possibles.
- Il est important de tenir compte des effets secondaires, par exemple la neuropathie, dans le choix d’agents chimiothérapeutiques.
- Des essais cliniques pourraient être une possibilité à explorer.
- La chimiothérapie par voie intrapéritonéale (IP) n’est habituellement pas utilisée dans les cas de récidive en raison de la possibilité d’adhérences, parfois appelées tissus cicatriciels, qui en limite l’efficacité.
- Une intervention chirurgicale (réduction tumorale secondaire) est une possibilité à envisager si la chimiothérapie est terminée depuis longtemps (plus de douze mois) et que la nouvelle tumeur est localisée. S’il existe des métastases (si le cancer s’est propagé à d’autres organes), la chirurgie pourrait ne pas être possible, selon l’endroit où sont apparues les métastases.