Il est à peine 8 heures du matin et les Drs Kirk McManus et Mark Nachtigal sont déjà dans leur laboratoire depuis trois ou quatre heures.

Leur projet de recherche collaboratif a récemment obtenu un financement conjoint pour une période de deux ans de la part de Cancer de l’ovaire Canada et de la Société de recherche sur le cancer.

« Ces fonds nous permettront de réaliser une recherche révolutionnaire sur ce qui pourrait s’avérer un nouveau biomarqueur du cancer de l’ovaire » déclare le Dr McManus, professeur agrégé au département de biochimie et génétique médicale de l’Université du Manitoba ainsi que chercheur principal à l’Institut de recherche en oncologie et hématologie de CancerCare Manitoba. « Si nous confirmons notre hypothèse, il y aura une nouvelle cible thérapeutique et cette subvention pourrait avoir un impact extrêmement important pour relever un défi de taille dans la lutte contre le cancer de l’ovaire, soit la résistance aux médicaments. »

Drs Kirk McManus et Mark Nachtigal

En dépit de l’heure matinale, tous deux sont très enthousiastes de discuter de science. Leur projet en cours se concentre sur un événement au niveau moléculaire qui pourrait contribuer au déclenchement du cancer de l’ovaire. Si leur hypothèse est confirmée, cela justifierait la mise à l’essai de nouvelles cibles thérapeutiques et favoriserait par le fait même le développement de traitements plus efficaces.

Plus spécifiquement, ces scientifiques chevronnés étudient une protéine appelée RBX1 qui normalement marque les protéines qui seront décomposées. Leur étude vise à déterminer si des mutations de la protéine RBX1 auraient le pouvoir d’entraîner une instabilité chromosomique ou des changements constants dans l’ADN qui pourraient créer un bouleversement génétique contribuant autant au développement du cancer qu’à la résistance aux médicaments.

« L’instabilité chromosomique est comme un croupier malfaisant au blackjack qui brasserait les cartes, en éliminerait certaines et en ajouterait d’autres afin de saboter le jeu » explique le Dr McManus. « Dans notre cas, il brasse le matériel génétique et suscite des changements constants à la composition de l’ADN. Notre recherche vise à déterminer si une irrégularité dans la protéine RBX1 pourrait entraîner une telle instabilité. »

Des études préliminaires sur la prévalence des irrégularités dans la protéine RBX1 ont révélé qu’il manquait une copie du gène RBX1 dans 80 pour cent des échantillons de cancer de l’ovaire séreux de haut grade, alors qu’on devrait généralement trouver deux copies. Les Drs McManus et Nachtigal tentent maintenant d’exploiter cette anomalie afin de mieux cibler et tuer les cellules cancéreuses.

« Cibler la cause de l’instabilité chromosomique pourrait contribuer à réduire la complexité d’une tumeur », ajoute le Dr Nachtigal, professeur agrégé au département de biochimie et génétique médicale de l’Université du Manitoba ainsi que chercheur principal à l’Institut de recherche en oncologie et hématologie de CancerCare Manitoba. « Si nous trouvons une façon d’y arriver, cela fera progresser les efforts permettant de contrer la résistance aux médicaments et d’améliorer les traitements lors de récidives. »

Cette recherche utilise des échantillons de tissus donnés par des femmes atteintes du cancer de l’ovaire séreux de haut grade.

« Nous étudions la biologie du cancer de l’ovaire depuis plus de 20 ans, et ce, en utilisant des échantillons donnés par des patientes », explique le Dr Nachtigal, l’un des promoteurs du programme de biobanque de CancerCare Manitoba et fervent militant pour le don de tissus.

« Les échantillons de tissus donnés sont extrêmement importants dans les projets de recherche fondamentale comme le nôtre. Ce projet dépend de la participation et de la collaboration des patientes »ajoute le Dr Nachtigal.

«

Nous sommes immensément reconnaissants aux femmes qui donnent des échantillons de tissus pour améliorer les connaissances scientifiques sur cette maladie.

Dr Nachtigal

Une recherche qui les touche de près

Les femmes et les familles de Winnipeg, au Manitoba, reconnaîtront sans doute les Drs Nachtigal et McManus pour les avoir vus dans des événements tenus dans leur ville. En plus de leurs recherches, ils sont des membres actifs de la communauté locale déterminée à faire une différence.

« Il y a onze ans, ma mère est morte du cancer de l’ovaire. Depuis, nous appuyons ardemment Cancer de l’ovaire Canada » affirme le Dr McManus. « Nous participons à la Randonnée de l’espoir depuis déjà dix ans parce que nous avons personnellement ressenti l’impact de cette maladie. C’est pourquoi nous testons différentes directions afin d’en apprendre d’avantage sur ses origines et aussi développer de meilleures options pour les traitements. »

« Notre sommes passionnés de notre travail et nous faisons tout en notre pouvoir afin d’améliorer le pronostic des femmes ayant reçu un diagnostic de cette maladie », ajoute le Dr Nachtigal, dont la famille a également été touchée. « Beaucoup de chercheurs au travers du Canada sont déterminés à vaincre le cancer de l’ovaire. Je veux que vous sachiez que nous sommes là pour vous. »

Vos dons contribuent à alimenter des recherches scientifiques importantes. Cette subvention est financée conjointement par Cancer de l’ovaire Canada et la Société de recherche sur le cancer. Dans le cadre d’un partenariat stratégique de longue date, la Société de recherche sur le cancer fait un don équivalent aux contributions de Cancer de l’ovaire Canada, qui proviennent de personnes comme vous. Veuillez donner généreusement.