Écrit par : Eric Chiniara

Quand on aime quelqu’un, on fait tout ce que l’on peut pour remplir ses journées de bonheur et de joie, tout en demeurant à ses côtés durant les moments plus difficiles. Lorsque mon épouse Julia a reçu son diagnostic de cancer de l’ovaire, le 2 septembre 2020, je savais que je devais trouver le courage pour affronter ce qui deviendrait le plus grand combat de nos vies. Il fallait que je sois fort pour elle, peu importe les circonstances. La question ne se posait même pas.

J’ai passé les deux semaines suivant son admission à l’hôpital à dormir sur une chaise pour rester à son chevet. Pendant ce temps, elle recevait un sombre diagnostic et subissait rapidement une hystérectomie complète. Le défi était de maintenir bonne figure et ne pas laisser transparaître ma tristesse, alors que mon monde s’effondrait devant mes yeux. Je tentais de m’accrocher à toute lueur d’espoir possible. Mais la nuit, lorsque l’agitation et les distractions du jour se dissipaient, la peur de perdre ma partenaire de vie m’envahissait. Je pleurais en silence, écrasé sous le poids de l’impuissance.

Julia est tout ce que je ne suis pas : libre d’esprit et aventureuse. Là où je me dis « Ne fais pas ça, c’est dangereux », elle se dit « Je me demande comment ça serait de vivre cette expérience ». Elle m’a aidé à devenir la personne que j’ai toujours voulu être. Une personne dont je suis maintenant fier. Je ne peux tout simplement pas imaginer ma vie sans elle.

Après le diagnostic et la chirurgie, le véritable combat a commencé : redécouvrir comment vivre. C’est Julia qui a tracé le chemin, par sa résilience et sa joie de vivre. Malgré la détresse que nous traversions, elle n’a jamais cessé d’être une force de la nature. Elle ne laisserait jamais son diagnostic dicter sa vie. Après ses traitements de chimiothérapie, elle se rendait parfois au gym pour s’entraîner. Julia est simplement unique, dans tous les bons sens du mot.

Son courage m’a appris à relativiser les défis de mon propre quotidien. J’ai compris que les obstacles auxquels des personnes comme moi sont confrontées sont souvent de simples contrariétés, rien de plus. Plus important encore, ma perspective sur la vie a changé — pour le mieux. Aujourd’hui, conscient du caractère précieux du temps et de la fragilité de la santé, je vis chaque jour plus intensément. Malgré les séquelles physiques et émotionnelles laissées par cette maladie, nous continuons à vivre une vie extraordinaire et à créer des moments inoubliables. Et n’avons pas fini.

Cancer de l’ovaire Canada a joué un rôle essentiel pour nous aider à traverser cette épreuve. Leur équipe nous a soutenus avec expertise et dévouement à chaque étape du parcours. Ils ont été présents lors des moments les plus critiques. Les recherches financées par Cancer de l’ovaire Canada pour le dépistage précoce, la prévention, les soins et la survie permettront qu’aucune femme n’ait à vivre ce que Julia a traversé. Honnêtement, je ne sais pas si nous aurions réussi à franchir les étapes les plus sombres sans leur appui.

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Ce parcours nous a transformés tous les deux. Pour ma part, j’ai appris à mieux écouter. Nous parlons de tout – de la vie, de la mort et de l’amour éternel. J’ai aussi appris à accepter et à faire la paix avec mes émotions, à les vivre pleinement, sans chercher à les contrôler. Ça m’a appris à faire le deuil de ce que j’ai perdu mais surtout de chérir tout ce qu’il y a de beau dans ma vie.

La vérité est que nous souffrirons tous à un moment donné. Cela fait partie de la vie. La véritable question n’est pas « pourquoi souffrons-nous? », car il y a certaines choses qui ne s’expliquent pas. La véritable question à se poser est « que faire avec notre souffrance? ». Je crois que nous pouvons donner du sens à notre douleur en prenant action.

Il ne faut pas seulement penser à ce qu’on a perdu, mais aussi à ce que nous pouvons bâtir. À l’héritage qu’on peut laisser, afin que personne d’autre n’ait à vivre ce qu’on a vécu. Même nos frustrations, notre tristesse et notre colère peuvent être transformées en quelque chose de positif. Quelque chose de puissant. Quelque chose qui peut aider les Canadiennes et Canadiens, et les prochaines générations futures. C’est pourquoi je partage notre histoire.

Nous nous inspirons de tout ce qu’on a vécu pour réclamer des changements. Mais notre histoire n’est pas unique. Chaque année, des milliers de familles à travers le pays vivent exactement la même épreuve. Leur avenir aussi sera bouleversé. Les femmes méritent plus de temps, et la seule façon de leur en offrir est de poursuivre les progrès amorcés. La recherche demande du temps, et les percées scientifiques n’arrivent pas du jour au lendemain. Mais partout au pays, grâce à notre soutien, les chercheurs avancent chaque jour.

Votre soutien est essentiel. Cette maladie est complexe. Trop de personnes y sont confrontées sans obtenir de réponses, ni d’options. La situation est urgente et le temps presse.

Je vous demande donc de passer à l’action. Faites un don. Parlez-en à votre communauté. Appuyez-nous.

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Ce qui est arrivé à Julia et moi ne doit plus jamais se reproduire. Chaque don favorise des recherches sur le cancer de l’ovaire qui sauvent des vies.