Dans le cadre d’un nouveau partenariat avec la Société de recherche sur le cancer, Cancer de l’ovaire Canada a annoncé récemment le financement de dix nouveaux projets visant à mettre à l’essai des traitements qui pourraient permettre aux personnes atteintes de cette maladie de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Des chercheurs et des oncologues de tout le pays et de l’étranger ont participé au processus d’évaluation pour appuyer cette discussion révolutionnaire. Mais surtout, sept personnes atteintes du cancer de l’ovaire ont partagé leurs connaissances approfondies et leurs expériences vécues pour enrichir et orienter les discussions.
« Cette expérience nous a tous donné un grand sentiment de fierté. Nous avons présenté nos priorités de recherche du point de vue de personnes vivant avec le cancer de l’ovaire et nous nous sommes rendu compte de l’importance de nos voix », a déclaré Donna Pepin, qui a reçu un diagnostic en 2006. « Dans ce parcours, nous ne sommes pas impuissantes – nous avons un impact. Cette collaboration en est la preuve. »
« Notre travail est motivé par un sentiment d’urgence, un certain aspect pratique qui exige notre attention. Ces femmes ont posé des questions pressantes sur la façon dont les recherches vont améliorer les options de traitement et sur le moment où ça se produira », a déclaré Alicia Tone, conseillère scientifique chez Cancer de l’ovaire Canada. « L’objectif de Cancer de l’ovaire Canada, c’est de faire progresser des recherches qui visent à améliorer le pronostic. Il faut des changements réels et le lancement de ces projets me permet de croire que nous pourrons y arriver. »
À la suite d’un appel de candidatures, un comité de révision s’est réuni pr évaluer les propositions de projet en fonction d’un ensemble exhaustif de critères. Les membres du comité ont soumis chacun leur évaluation, puis ont discuté de leurs arguments pour atteindre une compréhension commune et un consensus. Pendant tout le processus, des discussions réfléchies ont eu lieu entre les personnes atteintes du cancer de l’ovaire, celles qui étudient la maladie et celles qui travaillent à la traiter.
Même si le partenariat visait initialement à attribuer six subventions, les discussions ont permis de découvrir de nouvelles possibilités. Les membres du comité de révision – autant les femmes atteintes du cancer de l’ovaire que les scientifiques et les cliniciens – en sont arrivés à une impasse.
« Nous avions quelques propositions qui avaient obtenu une note très élevée, les résultats étaient extrêmement serrés », a expliqué Dajan O’Donnell, directeur des affaires et partenariats scientifiques à la Société de recherche sur le cancer. « Le comité s’est entendu pour dire que toutes les propositions en question étaient incroyablement pertinentes, et qu’il serait très profitable de financer ces projets de recherche. Il n’y avait qu’une chose à faire, et c’est pourquoi Cancer de l’ovaire Canada et la Société de recherche sur le cancer ont décidé d’octroyer quatre subventions supplémentaires. »
« C’est vraiment une victoire pour toute notre communauté! C’est très stimulant parce que le Canada compte certains des meilleurs chercheurs sur le cancer de l’ovaire au monde, et la capacité de recherche ici est phénoménale », a ajouté Donna. « Un changement est à l’horizon et nous devons remercier Cancer de l’ovaire Canada de promouvoir la recherche au pays. »
Chacun des chercheurs suivants recevra une bourse de 225 000 $ pour appuyer son projet :
- Mark Carey, Université de Colombie-Britannique: Thérapie anti-œstrogène et expression d’ER/PR dans le carcinome ovarien séreux de bas grade
- David Huntsman, BC Cancer, un organisme de l’autorité provinciale des services de santé: La protéine CTH dans le cancer de l’ovaire à cellules claires : une cible d’origine endométriosique
- Marilyne Labrie, Université de Sherbrooke: Contrer la résistance à la chimiothérapie et aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire dans le traitement du cancer de l’ovaire
- Brad Nelson, BC Cancer, un organisme de l’autorité provinciale des services de santé: Des récepteurs de cytokines modifiés pour amplifier l’activité des cellules CAR T contre le cancer de l’ovaire
- Michael Olson, Université Ryerson: Inhibition de MRCK pour le traitement du cancer ovarien séreux de haut grade
- Trevor Shepherd, Université Western Ontario: Développement préclinique d’inhibiteurs de LKB1 comme nouvelle approche pour altérer les réponses au stress cytoprotectrices impliquées dans le cancer de l’ovaire avancé
- Huang Sidong, Université McGill: Développement de combinaisons de traitement optimales pour le carcinome à petites cellules de l’ovaire
- Peter Stirling, BC Cancer, un organisme de l’autorité provinciale des services de santé: Inhibiteurs de la réparation de l’ADN de nouvelle génération pour le traitement du cancer de l’ovaire
- Barbara Vanderhyden, Institut de recherche de l’hôpital d’Ottawa: Évaluation de la protéine 2 de type fibrinogène (FGL2) en tant que cible onco-immune critique
- Franco Vizeacoumar, Université de Saskatchewan: Utilisation de la létalité synthétique dosée pour le développement de stratégies thérapeutiques contre le carcinome ovarien à cellules claires
Parce que le cancer de l’ovaire représente une variété de maladies d’origine différente et qui réagissent de manière différente aux traitements, la priorité a été accordée à la recherche sur des formes plus rares de cancer de l’ovaire. Cinq des projets sélectionnés mettent l’accent sur des types moins courants, alors que d’autres pourraient faire progresser les connaissances afin d’appuyer des travaux sur plusieurs formes de la maladie.
« Ma propre expérience concerne un type de cancer de l’ovaire rare appelé carcinome séreux de bas grade. J’ai donc trouvé particulièrement encourageant de voir que tous les types rares étaient considérés, pour couvrir le spectre complet de notre maladie. En soi, c’est unique pour un concours pour l’octroi de subventions », a ajouté Donna. « Je n’étais pas au courant d’essais cliniques au Canada pour les personnes atteintes de mon type de cancer de l’ovaire, mais je sais maintenant qu’il y en aura. Et c’est grâce à nous. »
« Nous avons beaucoup de chance d’être associés à la Société de recherche sur le cancer, ce qui nous a permis de financer encore plus de recherches, compte tenu de la qualité des propositions reçues dans le cadre de ce concours », a ajouté Alicia. « Nous montons toujours la barre plus haute, nous savons qu’il faut encore plus de recherche, mais nous avons un signal clair que c’est maintenant possible. Franchement, nous n’avons pas une minute à perdre, puisque des milliers de personnes reçoivent un diagnostic au Canada chaque année. »
La Société de recherche sur le cancer fait partie des partenaires de longue date de Cancer de l’ovaire Canada. Elle joue un rôle essentiel dans l’administration du processus d’examen de concours comme celui-ci. Généralement, le comité de révision est composé de scientifiques et de cliniciens. Mais après avoir travaillé avec des personnes directement touchées par la maladie, la Société de recherche sur le cancer explore une nouvelle avenue.
« Les femmes qui ont partagé leurs expériences de la maladie nous ont fourni des commentaires importants qui ont fait passer les discussions à un autre niveau. Elles ont posé des questions sur l’impact réel et les avantages à court terme pour les personnes atteintes du cancer de l’ovaire aujourd’hui », a déclaré Dajan. « Le processus d’évaluation a été très particulier, c’était une première pour la Société de recherche sur le cancer. Nous remercions Cancer de l’ovaire Canada d’avoir permis une collaboration aussi précieuse. Cela nous a incités à revoir la façon dont nous effectuerons les évaluations à l’avenir, afin que la voix des patients soit bien représentée. »
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