Une analyse sanguine appelée CancerSEEK a récemment fait les manchettes en raison de son potentiel de détection de huit types de cancer différents. Faisant appel à une nouvelle approche, CancerSEEK vise à détecter certains gènes et protéines qui pourraient indiquer la présence de la maladie. Malheureusement, son utilisation à grande échelle pour le dépistage du cancer n’est pas attestée par les données scientifiques actuelles.

Nous avons besoin de plus d’information afin de déterminer si ce test pourrait contribuer à sauver des vies.

En réaction aux conclusions actuelles de la recherche, la Société de gynéco-oncologie du Canada (GOC) a déclaré que CancerSEEK était « un test intéressant, mais pas encore au point pour la détection du cancer de l’ovaire à un stade précoce ».

CancerSEEK a détecté le cancer de l’ovaire lorsqu’il s’était déjà propagé. Pour que ce test sanguin soit une méthode de dépistage efficace, il doit pouvoir détecter avec précision le cancer de l’ovaire à un stade précoce, afin que les traitements soient entrepris avant que les tumeurs ne soient trop importantes. Pour ces cas précoces, le taux de dépistage global de CancerSEEK se situe sous la barre des 50 % en moyenne (ce résultat couvre tous les cancers compris à l’étude).

« Les questions importantes auxquelles il faut répondre sont les suivantes : CancerSEEK peut-il détecter le cancer de l’ovaire alors qu’il est encore localisé – en particulier dans les cas de cancer de l’ovaire séreux de haut degré de malignité, le sous-type le plus courant de cette maladie? Mais surtout, est-il possible de détecter le cancer assez tôt pour améliorer le pronostic et sauver des vies en utilisant les traitements disponibles aujourd’hui, notamment l’intervention chirurgicale et la chimiothérapie? », a déclaré le Dr Walter Gotlieb, président de GOC.

Le cancer de l’ovaire n’est pas une maladie unique. Il englobe plutôt un éventail de sous-types de cancer qui réagissent différemment aux traitements. Par exemple, certains peuvent être traités avec succès en procédant uniquement à une intervention chirurgicale. Puisque l’étude ne répartit pas les résultats par sous-type de cancer, il demeure impossible de savoir avec certitude si CancerSEEK permettra d’améliorer le pronostic des femmes atteintes du cancer de l’ovaire de façon considérable.

Même si CancerSEEK pourrait s’avérer utile comme outil de recherche, ce test n’est pas prêt pour une utilisation à grande échelle. En proposant une nouvelle approche qui examine les gènes et les protéines présents dans le sang, cette analyse offre un potentiel de détection efficace, mais de nouvelles études sont nécessaires. Il faudra davantage de temps et de recherches pour raffiner CancerSEEK et préciser les circonstances dans lesquelles il pourrait avoir un impact.