Dépister le cancer de l’ovaire à un stade précoce est un défi complexe, mais qui doit faire partie de nos priorités, selon les patientes.
Le cancer de l’ovaire demeure l’un des cancers les plus mortels chez les femmes au Canada. Puisque ses symptômes sont vagues et que les tests de dépistage ne sont pas toujours assez sensibles pour détecter la maladie à un stade précoce, le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Chez Cancer de l’ovaire Canada, nous œuvrons à changer la donne.
« Un sondage réalisé il y a trois ans révèle que 73 % de femmes atteintes du cancer de l’ovaire estiment que le dépistage précoce est l’une des priorités les plus importantes pour améliorer le pronostic », explique Tania Vrionis, directrice générale de Cancer de l’ovaire Canada, en référence à l’édition canadienne de l’étude Chaque femme menée par l’organisation en 2022. « Grâce aux progrès scientifiques, nous pouvons maintenant investir dans des recherches sur le dépistage précoce avec confiance, en sachant que des progrès réels sont à notre portée. Le dépistage précoce du cancer de l’ovaire n’est plus un objectif vague et lointain : c’est une réalité vers laquelle nous travaillons activement. Grâce à cet investissement, rendu possible par la générosité de nos donateurs, le dépistage précoce pourrait être à notre portée. »
Grâce au soutien généreux des donateurs, au Tour de l’aube de la Fondation de secours contre le cancer de l’ovaire et à la contribution du Fonds stratégique des sciences d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, Cancer de l’ovaire Canada investit 200 000 $ dans deux projets de recherche novateurs visant un dépistage plus précoce du cancer de l’ovaire.
Une simple analyse sanguine pour dépister le cancer de l’ovaire à un stade plus précoce
À l’Université Queen’s, en Ontario, le Dr Christopher Mueller, chercheur principal et professeur, Sydney Shepherd, étudiante de deuxième cycle, et la Dre Josée-Lyne Ethier, oncologue médicale au Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto, étudient une nouvelle analyse prometteuse qui permettrait de dépister le cancer de l’ovaire plus tôt et avec plus de précision que jamais auparavant.
Appelée mDETECT, cette analyse sanguine novatrice cible les changements à l’ADN associés au cancer de l’ovaire. Grâce aux efforts du Tour de l’aube de la Fondation de secours contre le cancer de l’ovaire et à la générosité de donateurs comme vous, cette recherche porteuse passe aujourd’hui du laboratoire au terrain.
Que rend possible le financement de Cancer de l’ovaire Canada?
L’équipe de recherche a confirmé qu’à l’heure actuelle, son analyse sanguine détecte correctement le cancer de l’ovaire chez les femmes qui en sont déjà atteintes. La prochaine étape consisterait à la tester chez les femmes qui pourraient être atteintes de la maladie : « Nous nous concentrons sur les femmes qui présentent des symptômes anormaux ou similaires à ceux du cancer de l’ovaire. Nous voulons voir si nous pouvons détecter le cancer de l’ovaire avec plus d’efficacité, pour que les femmes n’aient pas à attendre six mois, voire des années, avant de recevoir un diagnostic », poursuit le Dr Mueller.
Grâce à notre investissement dans leurs recherches, les Drs Mueller et Ethier et Mme Shepherd pourront :
- réaliser une étude clinique au Sunnybrook Health Sciences Centre pour tester l’analyse mDETECT sur des patientes chez lesquelles on soupçonne un cancer de l’ovaire;
- comparer mDETECT aux tests actuels, comme le dosage sanguin du CA-125, pour démontrer l’exactitude des résultats; et
- évaluer l’efficacité de ce test pour différents types de cancer de l’ovaire.

Dr Christopher Mueller, chercheur principal, et Sydney Shepherd, étudiante de deuxième cycle.
Cette étude permettra de mesurer l’efficacité de mDETECT en contexte réel, sur de vraies patientes, et constitue la première étape vers un diagnostic plus précoce de la maladie.
« Combien de patientes m’ont raconté s’être fait dire que les signes de cancer de l’ovaire pour lesquels elles ont consulté n’étaient que des symptômes de la ménopause ou d’une simple inflammation. Trop souvent, le diagnostic de cancer de l’ovaire n’est posé que quelques années plus tard », explique Sydney Shepherd. « Lorsque nous les avons questionnées sur notre travail, elles nous ont dit qu’elles souhaitent voir des outils de dépistage précoce et des techniques moins invasives, comme la nôtre. Notre recherche est importante, puisqu’elle répond véritablement aux préoccupations des patientes. »
Si elle se révèle efficace, l’analyse sanguine mDETECT pourrait éventuellement dépister le cancer de l’ovaire chez les femmes présentant des symptômes légers.
« Nous en sommes à l’étape critique : transposer les découvertes réalisées en laboratoire en contexte réel pour voir si elles peuvent réellement aider les patientes, conclut le Dr Mueller. Le dépistage précoce est le nœud du problème. Lorsque nous détectons le cancer de l’ovaire plus tôt, les traitements sont plus efficaces et nous sommes en mesure de sauver davantage de vies. »
Détecter les cellules cancéreuses dans les trompes de Fallope avant qu’elles ne se propagent
De l’autre côté du pays, à l’Université de la Colombie-Britannique, la gynécologue oncologue Andrea Neilson et son équipe misent sur des percées en génie biomédical pour faire progresser la recherche sur le cancer de l’ovaire. L’équipe pave la voie à un dépistage précoce par une utilisation combinée de l’imagerie et du lavage des trompes de Fallope.
La méthode élaborée par la Dre Neilson et son équipe pourrait détecter les cellules anormales qui présentent un risque accru de devenir cancéreuses (appelées cellules précancéreuses) ou qui sont aux premiers stades du cancer dans les trompes de Fallope. Leurs recherches visent à mettre au point une méthode peu invasive qui permettrait de détecter ces cellules anormales avant qu’elles n’évoluent en un cancer de l’ovaire séreux de haut grade, la forme la plus agressive et la plus répandue de la maladie.
Que rend possible le financement de Cancer de l’ovaire Canada?
Notre financement de ce projet de recherche permettra d’accélérer les progrès de façon notable. Il permettra de :
- mettre au point un cathéter spécialisé d’imagerie des trompes de Fallope de moins d’un millimètre de large, qui peut également irriguer les trompes de Fallope avec une solution saline, un procédé appelé lavage des trompes de Fallope;
- tester le cathéter d’imagerie sur le tissu de trompes de Fallope après leur ablation chirurgicale (« ex vivo ») pour vérifier son bon fonctionnement; et
- tester des cathéters d’imagerie semblables dans les trompes de Fallope pendant l’intervention chirurgicale (« in vivo ») pour améliorer leur conception aux fins d’utilisation médicale future.
Contrairement aux recherches passées, qui se concentraient sur les masses cancéreuses détectables à un stade plus avancé, cette nouvelle technique cible les signes les plus précoces de la maladie à la source.
« Il s’agit d’un projet très ambitieux. Si notre sujet d’étude n’est pas nouveau en soi, la technologie biomédicale d’aujourd’hui nous permet de l’aborder sous un nouvel angle. Nous pouvons désormais réduire la taille des cathéters d’imagerie et utiliser la fluorescence pour détecter les cellules cancéreuses, explique la Dre Neilson. Au cours de mes quatre années de pratique de l’oncologie gynécologique et de mes 10 ans d’expérience de la gynécologie, j’ai rencontré seulement cinq patientes chez qui on a dépisté le cancer de l’ovaire au premier stade… Si nous augmentons ce nombre, ne serait-ce que marginalement, nous allons pouvoir guérir tellement plus de patientes. »

Dre Andrea Neilson
Votre soutien en action
« Les femmes sont tellement nombreuses à se faire dire que leurs problèmes de santé sont bénins et que leurs préoccupations sont injustifiées qu’elles ont appris à se taire. Pourquoi passer des heures dans une salle d’attente pour se faire dire qu’il n’y a rien qui cloche? », dénonce Alvina Nadeem, qui a reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire de stade un, ce qu’elle qualifie de « coup de chance ». « Cette recherche est tellement importante. Non seulement ces projets nous aident à mieux comprendre la maladie et à combler l’écart de connaissance chez les professionnels de la santé, mais ils pourraient aussi permettre de prendre en compte les expériences complexes des Canadiennes atteintes du cancer de l’ovaire. »
Votre soutien est à la source de percées révolutionnaires dans la recherche sur le cancer de l’ovaire au Canada. Votre contribution nous rapproche d’un avenir où la maladie est dépistée plus tôt, et est donc plus facile à traiter. Merci à nos donateurs, au Tour de l’aube de la Fondation de secours contre le cancer de l’ovaire et à Innovation, Sciences et Développement économique Canada de permettre ces recherches qui sauvent des vies. Ces percées scientifiques ne pourraient voir le jour sans vous.
Résumé :
- Cancer de l’ovaire Canada investit 200 000 $ dans deux études canadiennes axées sur le dépistage précoce du cancer de l’ovaire.
- Dans le cadre de l’étude Chaque femme : l’édition canadienne de 2022, 73 % des patientes atteintes du cancer de l’ovaire ont déclaré que le dépistage précoce était l’une des priorités les plus importantes pour améliorer le pronostic.
- Le dépistage précoce du cancer de l’ovaire est une tâche complexe, puisque les symptômes de la maladie sont vagues et que les tests de dépistage ne sont pas toujours assez sensibles pour la détecter à un stade précoce.
- À l’Université Queen’s, le Dr Christopher Mueller et son équipe étudient l’analyse sanguine mDETECT, un test qui cible les changements à l’ADN associés au cancer de l’ovaire.
- À l’Université de la Colombie-Britannique, la Dre Andrea Neilson et son équipe misent sur des techniques de génie biomédical novatrices pour analyser de petites quantités de matériel génétique en combinant le lavage des trompes de Fallope et l’imagerie par cathéter.